Lol pas la peine de soupirer, il est pas mal le bouquin, vraiment
et de rien pour la fiche
Voilà le reste, y'avai encore un chapitre qui méritait d'être fiché pour le sujet, mais Johannson a promis de le faire
Bonne lecture
Le compromis néo-libéralLe compromis néo libéral est l’expression qui qualifie le mieux la vie industrielle française durant le XIXè siècle, avant la crise économique des années 80 synthèse à la fois d’un besoin croissant d’une industrialisation massive et d’un refus du modèle anglais qui masse le prolétariat dans la ville et en favorise donc la récupération par les mouvements socialistes.
La répartition des usines dans la campagne permet donc d’éviter une trop grande concentration des prolétaires, ainsi que de favoriser l’accès à la propriété. Plus qu’un souci du bien-être ouvrier, l’accès à la propriété est vu comme un moyen pour « moraliser » l’ouvrier et permet à la société de s’ingérer un peu plus dans la vie privée de ses employés. En effet, afin de financer leur chez soi, les ouvriers empruntent très souvent directement à leurs compagnies, ce qui les lie donc directement à celles-ci. Ce contrôle des résidences, ajouté au contrôle qu’a l’usine sur les moyens de production et les voies de communication est particulièrement visible dans la vile du Creusot, fief de la famille Schneider, pratiquant beaucoup cette politique paternaliste.
A l’heure où les ouvriers s’enrichissent peu à peu, ce qui est visible par le fait que certains peuvent à présent se payer « plusieurs tournures d’habits », l’emprise des compagnies se fait de plus en plus grande comme par exemple à l’usine de papier Montgolfier, où l’on trouve « un économat, une garderie, une école […] une société de musique », toutes dépendantes de l’entreprise. Ce système, avant 1880 n’en est cependant qu’à ses balbutiements.
Afin de briser l’attachement à la terre, les chefs d’entreprises instituent peu à peu une hiérarchisation ouvrière qui a pour but de stimuler le travail à l’usine pour créer une illusion d’ascension sociale comme par exemple dans les entreprises de la famille Wendel où des classes d’ouvriers sont instituées en fonction de l’ancienneté et de la tâche.
L’Etat joue également un rôle dans l’amélioration du contrôle des ouvriers. Les travaux d‘urbanisation de type haussmannien, rejettent les ouvriers vers la banlieue pour éviter une grève qui paralyserait le centre de la ville. Le mouvement hygiéniste fait aussi beaucoup pour éviter les concentrations d’ouvriers, au nom de la santé publique.
La grande dépressionLa crise économiqueLa crise économique se situe dans un cycle Kondratiev de décroissance allant de 1873 à 1876. Cette crise doit beaucoup à la forte dépression que connaît le milieu agricole fin 70-début 80. L’économie de subsistance, modèle jusqu là suivi par nombre de petits paysans doit s’effacer, devant l’arrivée de produits importés ou issus de régions productrices françaises, grâce au perfectionnement du réseau de chemin de fer notamment. La petite paysannerie doit donc s’adapter et passer à un modèle d’économie de marché. Le tissage rural par exemple connaît une chute « irrésistible » : à partir de 76, à Reims, jusqu’à la fin du siècle 41 ateliers ferment, tandis que les 300 tisseurs du quartier Saint-Rémi de Lille doivent tous se reconvertir.
Le même type d’exemple revient sans plusieurs autres domaines ; l’armurerie stéphanoise, qui produit des fusils à 130 F, est noyé par la concurrence des fusils belges, à 85 F pièce. La découverte d’un bassin ferrifère de Briey, amène des centaines de petites exploitation minières à fermer. Les forges traditionnelles sont supplantées par les grandes usines métallurgiques qui fabriquent des objets à la chaîne. Cette période marque le début de la désindustrialisation de la France du Sud, au profit des grandes usines de la moitié Nord. L’artisanat traditionnel rural souffre énormément de l’arrivée dans les campagnes de produits manufacturés.
Mais l’impact est également réel dans l’artisanat urbain. Après 1880, beaucoup de pays ferment leur frontières aux produits français, obligeant ainsi l’artisanat d’art à se reconvertir dans des produits plus accessibles à la masse.
L’industrie est elle aussi touchée par la crise. Le principal est effet est l’arrêt des embauches voire de réduction du personne. Ainsi entre 83 et 87, le quart des mineurs du Bassin de la Loire sont renvoyés. Cette mesure permet alors de stabiliser la main d’œuvre, contre la tradition française de la main d’œuvre flottante qui change de lieu avec les saisons et qui partage sa vie entre l’usine et les champs.
Cette période est aussi le début du phénomène des banlieues ouvrières. A Lyon par exemple, le véritable prolétariat se trouve maintenant dans les villes alentours de Vénissieux, Villeurbannes ou encore St-Fons, où s’installent également des usines dites de « la deuxième révolution industrielle ». « Avec trois quart de siècle de retard sur la Grande-Bretagne, c’est dans les années qui précèdent 1900 que commence à se former en France un véritable prolétariat industriel ». C’est également durant toute la décennie 80 que le chômage, environ 10% de la main d’œuvre industrielle, acquiert une « visibilité sociale » en se concentrant dans des régions industrialisées et en devenant un phénomène durable.
Les adaptations à la grande industrieCette période de crise profite néanmoins aux patrons en ce qu’ils ont ainsi pu établir une meilleur gestion du contrôle de leurs ouvriers. Tout d’abord, la rareté du travail incite les ouvriers à être moins réticents aux transformations qui amènent à une véritable « ouvrièrisation » du monde du travail industriel : le thème « mineur-fils de mineur » devient une réalité sociologique, rendant les problèmes de recrutement inexistants. La mobilité des ouvriers se réduit considérablement.
La mainmise des compagnies sur la vie ouvrière s’étend alors véritablement, notamment par la multiplication précédemment évoquées (voir
le compromis néo libéral). De plus les ouvriers-agriculteurs disparaissent inexorablement, les tâches d’élevage ou de culture étant à présent assignées aux femmes et aux enfants comme à Denain (au sud de Lille) où vers 1900 « plus de la moitié des familles engraissent un ou deux cochons par an ». Il y a cependant transformation du rôle de la femme qui se mue de plus en véritable femme d’ouvrier chargée de préparer les repas et de tous le travail domestique plus qu’en une paysanne.
Cependant, même si l’ouvrier se croit propriétaire de sa maison, il est à noter que celles-ci sont bien souvent construites et financées par l’usine qui gère à présent quasiment toute la vie économique de l’ouvrier. L’introduction d’un salaire à la prime permet quant à elle de fidéliser et d’enchaîner un peu plus les ouvriers à leur travail en récompensant le zèle. Elle s’insinue même dans ses loisirs puisque toutes les sociétés de loisir, du moins en Pays Noir, doivent recevoir l’approbation de l’usine, qui incitait souvent les contremaîtres à en assurer la présidence ou la trésorerie. Le contrôle patronal est donc total sur la une masse énorme que ce soit les 10 000 ouvriers du Creusot ou les 52000 personnes vivant en 1884 autours de la commune d’Anzin (Sud de Lille).
On voit apparaître les premiers avantages sociaux pour els ouvriers : stabilités (sauf exceptions) de l’emploi, soins médicaux gratuits et caisse de retraite pendant que se développent les produits de la deuxième révolution industrielle (électricité, moteurs à explosion) et que la mécanisation de la France avance à grands pas. Autre aspect inhérent à cette période : l’apparition des grandes surfaces, introduites à Paris par Félix Potin, qui font de l’ombre aux petits commerçant et permettent donc de séparer définitivement les notions de « commerce » et « d’artisanat ».
La crise des valeurs ouvrièresLes bouleversement de cette fin de siècle créent une profonde crise d’identité dans la classe ouvrière. Cette crise est particulièrement visible chez les souffleurs de verre qui voient d’un mauvais œil les machines les remplacer et qui brise leur communauté qui se regroupait autours d’un savoir faire supérieurs et qui se voient relégués au simple rang de manœuvres.
L’ouvrier devient également moins préoccupé par la nourriture, les cas de disettes se raréfiant. On voit par exemple que la dépense de vêtement triple entre 1830 et 1887, signe d’une certaine aisance, alors que chez les ouvriers qualifiés les dépenses en viande commencent à supplanter celles pour le pain. De plus l’extraordinaire succès des journaux, dont
Le petit Journal, est un signe de l’abandon de l’économie de subsistance. Mais cette consommation et le développement de l’argent au aussi pour conséquence d’atomiser la communauté ouvrière car l’argent « objective les rapports entre les individus, en les rendant plus lointains ».
La mécanisation progressive entraîne de plus la crise des modèles de productions traditionnels en « dévalorisant la force musculaire et accentuant la division du travail ». Rompant avec les traditions les jeunes ne veulent plus sacrifier leur jeunesse dans un long apprentissage d’un savoir qui n’est plus valorisé et qui n’est pas plus rentable qu’un travail à l’usine : 2/3 des apprentis ne finissent pas leur formation. De plus la crise du travail ouvrier est accentuée par l’abandon définitif de la pluriactivité.
Tous ces facteurs, auxquels il faut ajouter le déracinement puisque l’exode rural s’est accéléré en fin de siècle, amène dans les milieux ouvriers le fléau de l’alcoolisme, véritable fléau au même titre qu la tuberculose pu la syphilis notamment à cause de la multiplication par 25 du taux de consommation d’absinthe entre 1874 et 1905 (8 000/200 000 hectolitres consommés par an)